Les anciens entrepôts de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris à Pantin
En
1899 la Chambre de commerce de Paris, consciente du rôle majeur du canal de lOurcq,
exprime le souhait d’établir à Pantin « des magasins appropriés
à chaque nature de marchandises. La situation permettrait de faire
arriver bateaux et wagons sans remplir aucune formalité d’octroi
et d’effectuer de même les réexpéditions pour le dehors sans que
la Ville de Paris puisse craindre aucune fraude. Ce serait, si l’on
admet cette expression, un grand bassin de triage. ». Mais il faudra
attendre 30 ans, le 10 mai 1929, pour que la mise en eau du bassin
ait lieu. A ce moment le bassin de Pantin est devenu le port le plus
important du canal de l’Ourcq, recevant les plus gros bateaux de la
navigation intérieure en provenance de Rouen, via la Seine et la
canal St Denis.
Les
magasins de la CCIP avaient pour fonction essentielle de recevoir des
grains et des farines. La Chambre de Commerce et d’Industrie de
Paris est, à cette époque, raccordée aux gares de Pantin et de
Noisy-le-Sec dont les voies ferrées desservaient les deux rives du
canal. Les deux grands entrepôts qui dominent encore la rive droite
sont particulièrement intéressants du point de vue de
l’architecture. Construits sur six niveaux communiquant entre eux
par des passerelles métalliques, leur structure est en béton et la
façade composée d’un remplissage en briques gris claire dont la
bichromie forme des motifs réguliers. De grandes verrières en
façade éclairent les six étages tandis que les balcons soulignent
l’horizontalité du bâtiment à l’aspect de paquebot.
Le grain y était à l’origine acheminé par bateaux. Un outillage pneumatique permettait de l’aspirer directement dans une tour de distribution, située dans la partie supérieure de l’édifice, tandis que des grues permettaient l’approvisionnement des bâtiments à partir des balcons. Avant d’être désaffectée, la Chambre de Commerce et d’Industrie devient un lieu de stockage pour le fret venant des villes du nord. Celui-ci arrivant par route, une gare routière est ouverte à la demande de l’administration des douanes en 1950. Avec les Grands Moulins de Pantin, les entrepôts de la CCIP demeurent les témoins visibles du rôle majeur qu’ont tenu la Seine-Saint-Denis en général et Pantin en particulier dans l’approvisionnement de Paris.
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