jeudi 12 juin 2014

HOME (very) SWEET HOME - Exposition

Un appartement où Art et Design font chambre commune

Galerie Thaddaeus Ropac - Pantin
20 mai 2014 - 26 juillet 2014


« Le Marquis qui l’avait vue si touchée des seules beautés du salon et qui avait mieux à lui montrer, espéra que des objets plus touchants la
toucheraient davantage, et se garda bien de l’empêcher de courir à sa destinée », Jean-François de Bastide, La Petite Maison, 1758


Avec l'exposition HOME (very) SWEET HOME, la galerie Thaddaeus Ropac imagine un appartement au sein duquel oeuvres d’art et objets se
mettent au service des sens, de l'émotion et de la Stimmung. Le spectateur reproduit les déplacements empruntés par le séducteur de La Petite
Maison, une nouvelle signée Jean-François de Bastide (1758), où un libertin prend le pari de séduire une femme grâce aux beautés de sa petite
maison. L’histoire montre la prise de possession graduelle de la domesticité qui accompagne celle du désir des deux protagonistes.
Habiter l’espace avec des oeuvres et des objets matériels ou immatériels sublime les valeurs associées aux corps, aux sensations et aux émotions.
Notre perception de l’environnement est altérée par la vibration psycho-sensible qui répond à la notion d’architecture de l’intime, avancée par
Condillac dans son Traité des sensations (1754) puis par Nicolas Le Camus de Mézières dans son ouvrage Le génie de l'architecture ou l'analogie
de cet art avec nos sensations (1780). « Faisons régner l’illusion » écrit-il comme un écho à de Bastide, chez qui l'architecture sensualiste tient le
premier rôle.
Les « affectations » relèvent ici d’une conception spatiale qui porte son accent sur les états émotionnels et insiste sur la dimension sensualiste du
design et de l’art qui vise à éveiller des émotions vives. Dans ce voyage domestique où les frontières entre sphère intime, topographie et paysage
mental s'estompent, le visiteur est invité à imaginer les transformations possibles de son identité et de ses comportements produites par le dialogue entre les oeuvres.



Dans La Petite Maison, c’est l’architecte Jacques-François Blondel qui tirait les ficelles du libertinage afin d’inscrire l’architecture et les Arts
Décoratifs dans les enjeux sociaux et moraux de son époque. C’est dans ce même esprit que HOME (very) SWEET HOME se propose de nouer un
dialogue entre les artistes et les designers. Les oeuvres accompagnant ainsi chaque spectateur, qu’il soit chasseur ou proie, dans une aventure
sensuelle et intellectuelle de l’âme et du corps.

Reste à savoir si la conjugaison du design et de l’art peut servir d'instrument de persuasion galante ?


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